Le Cercueil D’Osiris : De La Déportation Africaine Aux Portes De L’abolition

« Aujourd'hui, nous avons fait monter sur le pont la moitié de la bande pour qu'ils prennent de l'exercice ; ils ont dansé et chanté sous le fouet du chef, mais ils sont loin d'être gais... Mardi dernier, la variole a commencé à faire rage et nous avons dû retirer soixante cadavres... Nous avons stimulé les noirs avec du rhum pour qu'ils nous aident à déménager les corps. J'espère ne jamais revoir un tel spectacle. Ce commerce est horrible... Quelques-uns de ces nègres sont fous furieux et poussent des cris perçants comme des bêtes sauvages (...) Je suis de plus en plus déprimé d'acheter et de vendre des êtres humains pour en faire des bêtes de somme (...) J'ai vu des femmes enceintes donner le jour à leurs enfants alors qu'elles étaient enchaînées à un cadavre que les surveillants pris de boisson n'avaient pas fait disparaître. Les noirs étaient littéralement comprimés entre les ponts comme dans un cercueil, et c'est un cercueil qu'est devenue cette cale atroce »