Prévenir les maladies infantiles
Édition : Les Editions AMAYA
ISBN : 979-10-92436-13-6
Format du livre : 14 x 20 cm
Poid : 0g
EAN : 979-10-92436-13-6
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Rédigé par un spécialiste en la matière, l’ouvrage regorge d’informations utiles sur le suivi médical préventif, d’ordre général (calendrier de vaccination, carnet de santé, conseils nutritionnels, ou comment bien choisir son médecin, etc.), mais aussi, spécifique (maladies parasitaires, prise en charge de l’enfant drépanocytaire…). Il sera, à n’en pas douter, d’un précieux concours pour les parents en toutes circonstances.
Préface de Solange ANDAGUI BONGO AYOUMA
Dr Patrice Serge GANGA-ZANDZOU est Pédiatre, Médecin des Hôpitaux et Praticien hospitalier au Centre Hospitalier de Roubaix (FRANCE). Il a exercé au CHU de Lille, à Dunkerque et à Valenciennes. Ancien Directeur des Affaires Médicales et Chef de Service de Pédiatrie et Néonatologie de la Polyclinique El-Rapha de Libreville (GABON), il dispense des cours de pédiatrie en France et au Gabon, et est l’auteur de nombreux articles référencés dans des revues scientifiques internationales.
AFRIK.COM : Vous menez une réflexion sur le retour des professionnels de Santé d’origine africaine établis en Europe. N’est-ce pas un objectif difficile à atteindre, pour ne pas dire impossible ?
Patrice Serge Ganga-Zandzou : Pas du tout ! C’est faisable. En tout cas nous y travaillons d’arrache-pied. Avec mes confrères, Richard Bibi, Patrice Binuani, Florian Diakabana, Jean-Claude Ban, Bertin Ebikili et Daniel Mbey, pour ne citer que ceux-là, nous estimons que l’exode des professionnels de Santé, loin de leur terre natale, devient de plus en plus dramatique pour nos pays d’origine. Depuis quelques années, en effet, le nombre de médecins à diplôme hors Union Européenne exerçant en France est en constante augmentation, en raison du vieillissement de la population médicale et de l’existence de certaines zones de désertification médicale. A cela, il faut ajouter l’élargissement de l’Union Européenne à l’Europe de l’Est, qui a eu pour conséquence un appel d’air envers les professionnels de Santé des pays pauvres. De plus, certains pays européens ont augmenté le numerus clausus pour renforcer la population médicale en diminution, avec forcément un effet visible à long terme. Le continent africain est l’une des victimes de cet appel d’air : les systèmes de santé s’y affaiblissent, au grand dam des populations.
AFRIK.COM : Quel est le pourcentage, à peu près, du nombre de professionnels de Santé originaires d’Afrique subsaharienne exerçant en Europe ?
Patrice Serge Ganga-Zandzou : Dans certains pays d’Afrique subsaharienne, tels le Mozambique, l’Angola, la Sierra Leone, la Tanzanie ou le Liberia, le taux d’expatriation des médecins est supérieur à 50%. En 2007, l’OCDE recensait 215 médecins béninois exerçant à l’étranger, soit 40,9% de la population médicale du pays. Les chiffres d’expatriation médicale étaient de 11,7% au Nigeria et 11,1% en Côte d’Ivoire, selon ces mêmes données statistiques. Quelque 53% des professionnels de Santé originaires du Congo se trouvent actuellement hors des frontières nationales, en contrat ou en formation, voire pour améliorer leurs conditions de vie.
AFRIK.COM : En Afrique souvent, les conditions ne permettent pas d’exercer son métier convenablement…
Patrice Serge Ganga-Zandzou : C’est exact ! Outre l’insuffisance des ressources humaines à laquelle nous prenons une part de responsabilité, la réorganisation des systèmes de soins, l’amélioration des conditions de travail, le renforcement et la modernisation des infrastructures hospitalières souvent désuètes, ainsi que le contrôle de la légalité de l’exercice médical et paramédical, sont plus que jamais nécessaires dans nos pays. Cette situation nous pousse à porter une réflexion commune, pour inverser les tendances des flux migratoires des professionnels de Santé originaires d’Afrique subsaharienne.
AFRIK.COM : Et comment comptez-vous y procéder ?
Patrice Serge Ganga-Zandzou : Mes amis et moi proposons d’abord un retour temporaire des professionnels de Santé, organisé sous forme de séjour à durée limitée. Cela permettra une mobilité des compétences et un transfert de connaissances. Ceci peut être aussi une réponse à des besoins locaux ponctuels. Le retour temporaire permet, du reste, d’optimiser l’utilisation des équipements matériels souvent sous exploités pour diverses raisons. Ensuite, nous proposons un retour définitif et c’est l’étape la plus difficile : trop de paramètres entrent en jeu. Entre autres, la famille. On hésite à emmener femme et enfants dans des pays où la stabilité politique n’est toujours pas garantie. Néanmoins la Diaspora médicale africaine se sent concernée par la situation des systèmes de Santé en Afrique. Et, au terme de notre réflexion, nous proposons de planifier les formations des professionnels de Santé, bien sûr en tenant compte des besoins locaux en ressources humaines sur les territoires nationaux ; d’établir une stratégie de répartition des personnels de Santé sur les territoires nationaux avec une rotation cyclique et programmée ; de créer des structures devant servir d’interlocuteurs officiels de la diaspora, permettant de centraliser les informations de portée nationale et servant d’intermédiaires avec les autorités des pays d’origine ; d’instaurer des commissions transversales réunissant différents départements (santé, enseignement supérieur, fonction publique, affaires étrangères et diaspora…) ; de renforcer les facteurs de motivation au retour en améliorant les plateaux techniques médico-chirurgicaux, en annexant les rémunérations des professionnels de santé en tenant compte du coût de la vie et des réalités locales dans les pays d’origine… ; d’établir des mesures d’accompagnement pour les candidats au retour, par exemple l’exonération (au moins partielle) des taxes de douanes ou de facilitation à l’installation, en particulier pour les initiatives privées.
photo : le Dr Patrice Serge Ganga-Zandzou