CONTES DES COMORES que me racontait ma grand-mère
Édition : Menaibuc
ISBN : 978-2-35349-254-1
Format du livre : 14 cm*21 cm
Poid : 0g
EAN : 978-2-35349-254-1
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De l'oral à l'écrit, des Comores à la France, de la différence à la commune
humanité
II était une fois, dans la plus grande des îles de la Lune, une petite fille nommée Fatmat.
Née à la saison des mangues et des litchis dans
un village des Comores, elle écoute depuis son
plus jeune âge les histoires que lui raconte sa
grand-mère. Vers l’âge de sept ans, elle se retrouve dans un
avion en direction de la France, emportant avec elle ce savoir ancestral, trace
imaginaire de son ancienne terre.
Peu àpeu émerge en elle le besoin et le désir de partager ce savoir et de faire découvrir la culture comorienne et ses traditions aux
habitants de sa nouvelle contrée. D'associations
et centres culturels en émissions de radio,
Fatmat n'a alors de cesse de faire revivre les récits de sa grand-mère.
Un beau jour, elle se décide à faire le grand
saut : transcrire ces récits, passer de
l'oralité à l'écriture, figer sur le papier ce qui vogue librement dans
l'air. Redoutable défi que celui de ne
pas congeler l'imagination. Lourde responsabilité que celle de ne pas pétrifier les mots. Mais Fatmat a
traversé des océans et elle ne s'en laissera pas conter par l'écriture! Elle la domestiquera, la domptera, la fera sienne,
comme elle fit sienne les histoires de ses aïeux. S'il le faut, elle fera parler, chanter, rugir le papier !
Ces contes, bien qu'ils ne lui
appartiennent pas en propre, elle se les approprie. Et s'ils trouvent leur
origine dans la tradition opale des Comores, ils portent immanquablement la
trace de celle qui les récite, les modèle et les refaçonne. Produit de
l'entrelacement singulier de la parole immémoriale des îles de l'océan Indien et de la voix présente de Fatmat, ces histoires nous accompagnent dans un
univers plein d'humour, de sincérité et de bonté. Ces êtres non-humains
qui terrorisent les passants ou encore cette leçon d'amitié inconditionnelle entre un prince et un
fils de paysan, nous font découvrir un univers
lointain et pourtant si proche. C'est en portant la vue au loin que Fatmat nous
parle de ce qui nous est
familier : l'humain dans tout ce qu'il a d'universel. Et c'est alors que nous comprenons que si nous sommes tous et toutes
parents, c'est parce que nous sommes tous et toutes différents.
Ces contes commencent tous par :
Hala halélé, na hale drabo
Yé you djo chindana
mdrou wa mdroni.
Ce qui veut dire :
Il était une fois, il y a très longtemps de cela... L'histoire n'est que mensonge et
celui ou celle qui me contredira ne peut être qu'une personne provenant tout droit de l'enfer...
Mais attention ! Aux Comores, on
ne raconte jamais d'histoires durant la journée.
Il faut attendre
que le soleil se couche pour se lancer dans la délicieuse
ingestion de ces nourritures de l'âme et de l'esprit.
Relecture et correction : Clémentine Sunshines